l'effacement du politique

Publié le 23/04/2014 à 17:05 par la-barque-d-or Tags : roman sur livre monde soi
l'effacement du politique

 

 L'effacement du politique. La philosophie politique et

la genèse de l'impuissance politique de l'Europe.

Préface d'Eric Maulin, édité par La Barque d'Or

164 pages, 15 €.Tarif libraire 10 €,frais de port 4 €

A commander à La Barque d'Or 

courriel :  labarquedor@gmail.com

« Le politique est une instance, il lui faut une substance. » (…) « Dans l’Europe actuelle l’unique a été privilégié sur le commun (ainsi pour la monnaie). Pire : l’uniformitéde l’unique a tué le commun. »

« Faut-il choisir le retour à nos vieilles nations contre l’Europe ? Cela ne parait pasdurablementpossible. Qui peut penser que nos nations soientvraiment à l’échelledes grands empires du monde : USA, Chine, Inde, Brésil…? Faut-il alors construireune nation européenne, l’équivalent de nos vieilles nations mais à l’échelle de l’Europe ? Interrogeons-nous. Si le volontarisme est nécessaire, est-il toujours suffisant ? Peut-on, en quelques décennies, refaire le processus de construction des nations qui s’est étalé sur plusieurs siècles ? Il faut donc sans doute faire une Europe politique, mais pas comme une « super nation ». Comme autre chose.Et c’est là qu’il faut certainement recourir à l’idée d’Empire. La repenser comme notre nouvelle chose commune. Faire revivre une idée à la fois très ancienne et très neuve ? »

........................................................................................................................

L’effacement du politique, de Pierre Le Vigan

   De nombreux ouvrages paraissent pour identifier les causes de la crise de l’idée européenne, mais peu d’entre eux creusent le sujet jusqu’à la racine, comme le livre de Pierre Le Vigan. Préfacé par Eric Maulin, professeur de droit international à l’Université de Strasbourg, il est sous-titré : «  La philosophie politique et la genèse de l’impuissance européenne. » Parmi les causes de cette impuissance, l’auteur pointe les « belles idées » qui tournent au cauchemar car mal interprétées : liberté, égalité, morale, droits de l’homme, démocratie, etc. Pis, l’Europe ne s’aime pas et pratique le déni – quand ce n’est pas la haine de soi : « On préfère tout ce qui n’est pas nôtre. Chacun y plante et cultive ses croyances. Toutes les diversités sont bonnes sauf celles d’Europe. »

   A force de se penser seulement en termes économiques, celle-ci est devenue une simple zone marchande, informe et fluide, un néant (et un nain) politique : « Impuissante à vouloir, impuissante à se vouloir. » Oui, la crise européenne est d’abord une crise d’identité. Les responsables ? Pierre Le Vigan rappelle les propos de Pierre-André Taguieff, pour qui l’Europe est « gouvernée par des super-oligarques, caste d’imposteurs suprêmes célébrant le culte de la démocratie après en avoir confisqué le nom et interdit la pratique ».

   D’où l’urgence de retrouver la voie du politique et de la puissance. Comment ? Certainement pas en s’identifiant à un Occident de plus en plus caricatural. Pierre Le Vigan penche pour une Europe impériale (mais non impérialiste), seule capable de faire face aux géants que sont les Etats-Unis et la Chine.

   Dense, d’une grande clarté et d’une érudition sans faille, il s’agit là d’un ouvrage appelé à faire date.

Michel Thibault,Le Spectacle du monde, n° 613, juillet-août 2014.

..........................................................................................

"Nul doute que L’effacement du politique de Pierre Le Vigan est un essai qui fera date, au-delà des querelles désuètes et déplacées entre un européisme aveugle et un souverainisme réductionniste." Georges Feltin-Tracol, Europe Maxima, 4 septembre 2014.

..........................................................................................

"Afin de résoudre une contradiction dirimante : comment retrouver le sens de la communauté sans pour autant renier la liberté moderne ?, Pierre Le Vigan, dans L'effacement du politique,  trouve en Jean-Jacques Rousseau le penseur le plus apte d’obtenir un compromis, un dépassement, une synthèse entre ces deux formes contradictoires de liberté." Rodolphe Badinand, Synthèse nationale, août 2014.